EDITORIALAK

Erria

Donner corpsaux nouveaux horizons

2024-05-30
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Analyser les siècles passés, dessiner les nouveaux mondes, repenser les méthodes, se renouveler...Les mouvements transformateurs du XXIe siècle doivent s’atteler à ces tâches. Le nôtre également. C’est la raison pour la quelle le combat des idées est essentiel. La fondation Iratzar fête dix ans detravail dans ce domaine. La revue Erria fait partie de ses outils pour penser et ouvrir les perspectives vers de nouveaux horizons. Son ambition est derendre hégémonique le processus de libération, dechanger les façons de comprendre le monde, d’observer les réalités, les désirs, les sentiments, les tendances culturelles et sociales...Les transformations fondamentales et structurelles reposent sur une évolutiondes opinions sociétales.

L’objectif essentiel de la lutte idéologique est de participer au renouvellement politique et idéologique du mouvement de libération, en dialectique avec les luttes universelles d’émancipation. C’est la raison pour la quelle ce 13enuméro est consacré aux nations, aux projets de vie et corps oppressés depuis des siècles jusqu’à nos jours. Nous abordons trois sujets qui tracent les contoursd’un nouveau monde et marquent de nouvelles directions face aux dominations: le Mouvement Abertzale du Pays Basque Nord, les luttes des corps et sujets qui s’affranchissent des limites dusystème hétéropatriarcal; et le cheminement à réaliser pour positionner la diversité culturelle et d’origines au sein du processus national basque.

Ces derniers mois, le Mouvement Abertzale du Pays Basque Nord a mené le processus Bagira en vue de réactualiser sa feuille de route. Txomin Poveda, membre de la fondation Iratzar, nous détaille les tenants et aboutissants de ce processus ainsi que ses perspectives. Ce premier entretien du dossier est accompagné d’une chronologie reprenant les moments clés du mouvement. Irantzu Idoate, membre de Xuti Gazte, apporte son regard de jeune sur ces enjeux actuels et futurs.

Corps, identités, désirs...autant de terrains quié brèchentle système hétéropatriarcal tout en y étant aspirés. La construction sexuée et genrée de l’ancien monde reposant sur la binarité homme-femme est bousculée par les trans, intersexes, gouines... Le second dossier est consacré aux stratégies politiques de ces sujets qui ouvrent de nouveaux horizons. Jenofa Berhokoirigoin, Natalia Gardeazabal et Elene Lopetegi font un état des lieux de la lutte gouine; puis Uma Ulazia et Mijo Lizarzaburu nous en expliquent la stratégie. Enfin, Iñi Etxezarreta évoque la déconstruction masculine, Mer Gomez l’intersexualité et Gracia Trujillo la théorie queer.

Dans ses paroles, Anari chante «Àserrer et resse  rerencore les lois pour les migrants, le vieux continent est déjà une île blindée». Au sein de ce vieux continent, le Pays Basque est une nation opprimée sans État dont la culture et la langue sont minorisées. C’est depuis cette perspective que le mouvement de libération nationale devra se renouveler pour intégrer la réalitéde la diversité d’origines et de cultures liées aux migrations actuelles. Xabi Iraola, membre de Sortu, présente cette perspective au sein du troisième dossier. Arkaitz Fullaondo revient plus en détail sur la réalité des migrations actuelles. Les membres du Bilgune Feminista apportent un regard croisé, décolonial et antiraciste, pour aborder les incidences de ces oppressions multiples. Julu B. El Outmani offre savoix pour livrer son expérience à cette lutte. Enfin, nous présentons le projet du réseau UEMA visant à bâtir des ponts et renforcer les relations interculturelles des municipalités bascophones. Bonne lecture!

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